En bref : • Les experts d'assurance en catastrophes naturelles sont désormais soumis à des exigences accrues, dont un niveau d'études minimum et une expérience professionnelle d'au moins 5 ans. • Des délais stricts ont été instaurés pour la remise des rapports d'expertise (70 jours maximum, 30 jours pour les situations urgentes), afin d'accélérer l'indemnisation des sinistrés. • Les experts doivent suivre une formation continue obligatoire et respecter un code de déontologie garantissant indépendance et impartialité. • Un système de contrôle renforcé a été mis en place, avec des sanctions pouvant aller jusqu'à l'interdiction d'exercer en cas de manquements. • Les droits des assurés ont été renforcés, notamment par une plus grande transparence des rapports d'expertise et la possibilité de faire appel à des experts indépendants. |
Face à la multiplication des événements climatiques extrêmes, les experts d’assurance en catastrophes naturelles se retrouvent au cœur d’un système de plus en plus complexe. Leur rôle crucial dans l’évaluation des dommages et l’indemnisation des sinistrés vient d’être encadré par un nouveau décret qui bouleverse les pratiques du secteur. Entre réhabilitation du métier et renforcement des contrôles, ces professionnels doivent désormais composer avec des exigences accrues pour mieux servir les assurés. Zoom sur ces changements majeurs qui concernent directement les victimes de catastrophes naturelles.
Sommaire
Un métier d’expert d’assurance en mutation
Le travail des experts d’assurance en catastrophes naturelles connaît une profonde évolution. Longtemps critiqués pour leur manque d’indépendance vis-à-vis des compagnies d’assurance, ces professionnels voient leur métier réhabilité par de nouvelles exigences. Désormais, ils devront justifier d’un niveau d’études minimum (DUT ou BTS) et d’une expérience professionnelle d’au moins 5 ans dans le domaine de l’expertise ou de l’assurance.
Ces nouvelles contraintes visent à garantir un niveau de compétence élevé, alors même que la profession fait face à des défis majeurs en matière de rémunération. « Les tarifs pratiqués par les assureurs sont souvent insuffisants pour attirer et retenir les meilleurs talents », souligne un représentant de FEDEXA. Le Sénat et l’Assemblée ont d’ailleurs alerté sur ce problème qui menace la qualité des expertises réalisées.
Encadrement strict des délais d’expertise
Le nouveau décret impose désormais des contraintes temporelles strictes aux experts d’assurance en catastrophes naturelles. Ces professionnels disposent d’un délai maximum de 70 jours pour rendre leur rapport d’expertise définitif, avec une obligation de transparence renforcée. L’objectif est clair : limiter les manœuvres dilatoires qui retardent souvent l’indemnisation des sinistrés.
Pour les situations les plus urgentes, comme les habitations devenues inhabitables, ce délai est même réduit à 30 jours. Une avancée majeure pour les victimes qui se retrouvent parfois dans des situations précaires pendant de longs mois. Cette mesure devrait contribuer à fluidifier le processus d’indemnisation et à réduire les tensions entre assureurs et assurés.
Une formation continue obligatoire
La compétence des experts d’assurance en catastrophes naturelles sera désormais maintenue par une obligation de formation continue. Cette exigence, inscrite dans le nouveau décret, impose aux professionnels de se tenir informés des évolutions techniques et juridiques dans leur domaine d’expertise.
Cette mesure répond à une demande de longue date des associations de consommateurs qui déploraient parfois le manque de connaissances spécifiques des experts face à certains sinistres complexes. « La technicité croissante des constructions et la diversification des risques naturels exigent une mise à jour constante des savoirs », confirme un porte-parole de l’UFC-Que Choisir.
Des experts sous surveillance accrue
Le contrôle des experts d’assurance en catastrophes naturelles se renforce considérablement. Des fonctionnaires et agents assermentés pourront désormais surveiller leur activité et vérifier le respect des nouvelles obligations légales. Ces contrôleurs disposeront de pouvoirs d’investigation étendus, incluant l’accès aux documents professionnels et la possibilité d’auditionner les experts.
En cas de manquements, les sanctions peuvent aller jusqu’à l’interdiction d’exercer, une mesure dissuasive qui témoigne de la volonté des autorités d’assainir le secteur. Cette supervision renforcée vise à garantir l’impartialité des expertises et à protéger les droits des sinistrés face aux compagnies d’assurance.
Une éthique professionnelle codifiée
Le décret introduit également un code de déontologie pour les experts d’assurance en catastrophes naturelles. Ce cadre éthique définit les obligations d’indépendance, d’impartialité et de confidentialité auxquelles sont soumis ces professionnels. L’objectif est de restaurer la confiance des assurés, souvent ébranlée lors de situations de crise.
« Cette formalisation des règles éthiques était attendue depuis longtemps », note un représentant de SINISTRA. « Elle permettra de clarifier les responsabilités de chacun et d’éviter les conflits d’intérêts qui ont pu entacher la réputation de la profession. »
Des rapports d’expertise plus transparents
La transparence devient une obligation centrale pour les experts d’assurance en catastrophes naturelles. Leurs rapports devront désormais suivre un format standardisé et inclure une documentation exhaustive des dommages constatés. Cette normalisation facilitera la lecture et la compréhension des conclusions par les sinistrés.
Le décret impose également la communication systématique des rapports aux assurés, mettant fin à des pratiques opaques qui limitaient parfois l’accès des victimes à ces documents essentiels. Cette évolution majeure devrait réduire les contentieux et faciliter l’exercice des recours en cas de désaccord.
Les experts d’assuré : une alternative pour les sinistrés
Face aux experts mandatés par les compagnies d’assurance, les victimes de catastrophes naturelles ont la possibilité de faire appel à leurs propres experts. Ces « experts d’assuré », indépendants des assureurs, défendent exclusivement les intérêts des sinistrés. Bien que leur intervention représente un coût supplémentaire, elle peut s’avérer décisive dans les dossiers complexes.
Les associations FEDEXA et SINISTRA rappellent que cette dépense peut être prise en charge par certains contrats de protection juridique. L’UFC-Que Choisir recommande d’ailleurs vivement de vérifier la présence de cette garantie dans son contrat d’assurance habitation, idéalement avant tout sinistre.
Les droits renforcés des assurés
Le rééquilibrage du rapport de force entre assureurs et assurés constitue l’un des axes majeurs du nouveau décret. Les victimes de catastrophes naturelles disposent désormais d’un droit à l’information renforcé et de délais précis pour contester les conclusions des experts.
Cette avancée significative s’accompagne d’une simplification des procédures de recours. Les assurés insatisfaits peuvent plus facilement solliciter une contre-expertise ou saisir le médiateur de l’assurance. « Ces nouvelles dispositions témoignent d’une volonté de protection accrue des consommateurs face aux situations de vulnérabilité engendrées par les catastrophes naturelles », conclut un représentant de l’UFC-Que Choisir.

Moi, c’est Hélène Dupuis, amoureuse du design et des tiny houses. J’ai toujours aimé les petits espaces, mais ce qui me fascine, c’est comment une maison minuscule peut contenir mille souvenirs. Parfois, moins c’est vraiment plus.